Hystérectomie élargie ou Wertheim
Objectif et définition
L'hystérectomie consiste en l'ablation chirurgicale de l'utérus. En général, l'ablation des ovaires et des trompes est réalisée durant le même temps opératoire.
L'hystérectomie est dite élargie lorsque d'autres prélèvements sont réalisés pendant l'intervention: lymphadénectomie (exérèse des ganglions situés dans le petit bassin ou le long des gros vaisseaux au niveau abdominal), l'exérèse de la partie supérieure du vagin, l'exérèse de l'épiploon (graisse située autour du gros intestin) et de la dissection des uretères (canaux véhiculant l'urine entre les reins et la vessie).
L'hystérectomie élargie peut être réalisée par voie abdominale. L'intervention est réalisée par ouverture de l'abdomen par une incision soit horizontale, soit verticale.
L'hystérectomie élargie peut être réalisée par laparoscopie. 4 à 5 incisions infracentimétriques sont réalisées au niveau de l'ombilic et dans la région supra-pubienne.
Durée de l'intervention
2 à 5h.
Durée de l'hospitalisation
2 à 9 jours.
Dans certaines indications, une hospitalisation préopératoire de 24h est proposée en vue de réaliser une préparation intestinale (antibiothérapie, laxatif, lavement) associée à un régime sans résidu (sans fruits et légumes pendant une semaine avant l'intervention).
Fréquence de ce type d'intervention
Plus de 50 hystérectomies élargies sont réalisées par an dans le service.
Effets secondaires de l'intervention
La principale conséquence de l'hystérectomie sera l'absence de règles et l'absence de possibilité de grossesse.
Si vous n'êtes pas ménopausée et que les ovaires sont laissés en place, leur fonction persistera jusqu'à la ménopause naturelle. Il n'y aura donc aucun symptôme de ménopause directement après l'intervention.
Si vous n'êtes pas ménopausée et que les ovaires sont retirés lors de l'intervention, celle-ci entraînera donc une ménopause et vous pourriez avoir des manifestations telles que, par exemple, des bouffées de chaleur. Un traitement médical substitutif peut être discuté par la suite avec votre gynécologue.
Si vous êtes déjà ménopausée, l'ablation des ovaires ne présentera aucun effet secondaire particulier par la suite.
L'hystérectomie ne modifie pas la qualité des rapports sexuels. Néanmoins, lorsque l'hystérectomie élargie est associée à un traitement complémentaire (radiothérapie, curiethérapie), la qualité des rapports sexuels peut être altérée.
Il n'y a aucune raison que vous ayez des manifestations telles que prise de poids ou dépression liée à ce type d'intervention.
Risques inhérents à l'intervention et pertinents pour le patient
En cours d'intervention, la voie d'abord chirurgicale peut être modifiée en fonction des constatations faites pendant l'intervention. Un ouverture de l'abdomen peut parfois s'avérer nécessaire alors que l'intervention était prévue par voie laparoscopique.
Des lésions d'organes au voisinage de l'utérus peuvent se produire de manière exceptionnelle (plaie intestinale, plaie de la vessie ou de l'uretère, des vaisseaux sanguins), nécessitant une prise en charge chirurgicale spécifique.
Un saignement interne est également exceptionnel et une transfusion sanguine ou de produits dérivés du sang peut alors être rendue nécessaire.
Un hématome ou une infection (abcès de la cicatrice) peuvent survenir, nécessitant la plupart du temps des soins locaux. Néanmoins, une seconde intervention pour traiter de manière adaptée ces complications peut se révéler nécessaire.
Comme toute chirurgie, cette intervention peut comporter très exceptionnellement un risque vital ou de séquelles graves.
Un traitement de radiothérapie et/ou chimiothérapie peut augmenter le risque des complications chirurgicales décrites ci-dessus.
Un traitement préventif anticoagulant (médicaments, bas à varices, kinésithérapie) est prescrit pendant la période après l'intervention afin de réduire le risque de phlébite (formation d'un caillot dans une des veines) ou d'une embolie pulmonaire.
La réalisation d'un prélèvement ganglionnaire dans le petit bassin associé ou non à une radiothérapie peut entraîner un gonflement des membres inférieurs (lymphoedème).
Après l'intervention
Les premières heures après l'intervention sont souvent douloureuses et nécessitent des traitements antalgiques puissants. Des anti-douleurs sont administrés de manière préventive selon un schéma préétabli. A la demande, d'autres anti-douleurs peuvent être administrés soit par voie intraveineuse, soit par voie orale.
Des antibiotiques sont, en général, prescrits au moment de l'intervention. Ce traitement peut éventuellement être poursuivi plusieurs jours, soit par voie intraveineuse, soit par voie orale, en vue de diminuer le risque d'infection.
Un traitement anticoagulant est prescrit. Sa durée varie en fonction de vos antécédents personnels et de la lourdeur de l'intervention.
Une sonde urinaire, une perfusion intraveineuse et un drain à l'intérieur de l'abdomen sont généralement laissés en place pour une durée variable de 1 à 5 jours.
Il peut exister un saignement vaginal modéré et banal au cours de la période post-opératoire.
La reprise de l'alimentation normale se fait en générale entre le 1er et le 4ème jours suivant l'intervention.
La sortie d'hospitalisation est généralement prévue entre le 4ème jour après l'intervention et le 10ème jour post-opératoire.
Les douches sont possibles quelques jours après l'intervention mais il est recommandé d'attendre 2 semaines avant de prendre un bain et 6 semaines avant de reprendre une activité sexuelle.
Si après votre retour à domicile vous présentez des douleurs, des saignements, des vomissements, de la fièvre ou une douleur dans les mollets, il est indispensable d'en informer votre médecin.
Une consultation postopératoire vous est proposée soit chez votre chirurgien, soit chez votre médecin référent.
Refus de l'intervention
Postposer l'intervention peut augmenter les risques de complications avant, pendant et après l'intervention (par exemple: une hémorragie peut survenir avant l'intervention, nécessitant une transfusion).
La voie d'abord choisie pour l'intervention peut être modifiée et augmenter le risque de complications pendant l'intervention.
En cas de pathologie oncologique ou de suspicion de lésion pouvant dégénérer, postposer le traitement peut aggraver le pronostic.