Un robot pour réparer le coeur malade
Un robot pour réparer le coeur malade
Le robot Da Vinci S fait son entrée aux Cliniques Saint-Luc
Les Cliniques universitaires Saint-Luc sont reconnues internationalement comme centre d'excellence dans la prise en charge et le traitement de la pathologie valvulaire. Il est dès lors naturel que Saint-Luc se situe au coeur des innovations technologiques. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'acquisition de la dernière génération du robot Da Vinci à double console et à quatre bras.
Le robot Da Vinci S est une plateforme technique aux ordres du chirurgien. Ce dernier dirige les opérations à partir d'une console à deux places. L'interface fournit des images 3D du champ opératoire et réplique intégralement les gestes chirurgicaux. Même si la chirurgie par petites incisions faisait déjà partie de l'arsenal thérapeutique, le robot est d'un apport extraordinaire en termes de confort et de qualité, tant pour le patient que pour le chirurgien.
Portrait du Da Vinci
Le robot comporte de grandes avancées : deux consoles, une vision en 3D haute définition et quatre bras. La présence d'une double console permet aux chirurgiens de travailler simultanément. Dans le cadre de la mission universitaire de Saint-Luc, la deuxième console sert également d'outil d'enseignement et de formation pour les jeunes chirurgiens.
Au cours de l'opération, ce système envoie aux deux chirurgiens la même image en 3D haute définition. Ceci procure une formidable qualité d'analyse et de précision.
Ğ Le dispositif convertit les mouvements de la main du chirurgien et les reproduit sur les quatre bras robotisés au contact du patient, rappelant ainsi les mains des deux chirurgiens, confie le Pr David Glineur. Les instruments installés aux extrémités des bras du robot offrent un large éventail de gestes dans toutes les dimensions de l'espace conduisant à un travail de haute performance. ğ
Réparer une valve mitrale
On pourrait dire que le coeur avec une valve mitrale déficiente préfère une plastie (opération chirurgicale permettant de réparer un organe) au lieu d'une prothèse. Grâce à la réparation, le patient récupère une espérance de vie normale, évite les complications de l'anticoagulation et le coeur ne perd pas de sa fonction. Réparer une valve mitrale nécessite une expertise spécifique et du doigté de la part du chirurgien.
Le chirurgien va-t-il céder ses doigts au robot ? Ğ Oui, mais le robot ne remplacera pas les décisions du chirurgien, précise le Pr Gébrine El Khoury, chef du Service de chirurgie cardiaque. C'est un outil extraordinaire, d'une grande finesse, dont la précision nous donne une plus grande flexibilité technique et une meilleure visualisation des structures cardiaques dans l'espace limité et non extensible d'une cage thoracique ğ. Cette chirurgie s'adresse néanmoins à un groupe spécifique de patients.
La chirurgie robotique offre plusieurs avantages, par rapport à la chirurgie conventionnelle par ouverture du sternum. Il s'agit d'une chirurgie à invasion minimale qui permet au médecin de contrôler avec précision la totalité de l'opération tout en limitant les pertes sanguines et les complications liées aux
incisions importantes. Les douleurs postopératoires sont ainsi réduites, et la récupération est plus rapide.
Le travail en équipe trouve une excellente application dans ce programme robotique. En effet, son fonctionnement n'est possible que grâce à une étroite collaboration entre chirurgiens, anesthésistes, perfusionnistes et infirmières spécialement formés à ces techniques innovantes.
Merci aux mécènes
Le développement de cet outil se réalise en collaboration avec la Cleveland Clinic (USA) qui transmet son expertise clinique et permettra de réaliser des projets de recherche multicentrique.
Outre l'investissement réalisé par les Cliniques Saint-Luc, le Da Vinci a pu être acquis grâce à la Fondation Saint-Luc et ses mécènes. De plus, le projet Ğ robot ğ nécessite des besoins importants pour son maintien et son fonctionnement, pour lequel le mécénat reste fondamental.
Plus d'infos
Pr Gébrine El Khoury, chef du Service de chirurgie cardiovasculaire, gebrine.elkhoury@uclouvain.be