Saint-Luc et Valida parmi les plus chers ? Une affirmation un peu rapide !

Saint-Luc et Valida parmi les plus chers ? Une affirmation un peu rapide !

Dans la dernière publication du Ğ Baromètre annuel ğ réalisé par les Mutualités Chrétiennes, Saint-Luc et Valida sont pointés comme faisant partie des hôpitaux les plus chers concernant les chambres à un lit. Ces informations méritent d'être nuancées.

Le baromètre, relayé par La Libre Belgique du 8 novembre, souligne plus particulièrement le fait que Valida est en tête des coûts pour les chambres à un lit et Saint-Luc en 2ème position.

Les mises au point suivantes s'imposent :

• La facturation des hôpitaux est fixée par un cadre légal. Tant Valida que Saint- Luc respectent strictement les règles légales.
• Les coûts à charge des patients ne peuvent résulter que de suppléments d'honoraires pratiqués en chambres à un lit ou de l'application de tickets modérateurs légaux indépendants du choix de type de chambre.
• Valida, hôpital de revalidation, ne peut pas être comparé un hôpital aigu. La durée de séjour y atteint une moyenne de 55 jours, contre 7 en hôpital aigu. Un petit supplément par jour peut entraîner une dépense significative sur le total du séjour.
• C'est le patient qui choisit l'hospitalisation en chambre à un lit. A Saint-Luc, cela concerne 15% des patients. 85% des patients ne paient donc aucun supplément, mis à part les tickets modérateurs légaux.
• Aucun supplément d'honoraire n'est facturé aux patients hospitalisés en chambre à un lit qui ne l'ont pas choisi (hospitalisations provisoires aux urgences, soins intensifs, isolement pour raisons médicales, etc.).
• Pour les chambres à deux lits, les tickets modérateurs facturés aux patients dépendent des actes médicaux effectués et des pathologies concernées. Il va de soi que ceux-ci sont plus complexes dans un hôpital universitaire comme le nôtre. Malgré cette spécificité universitaire, Saint-Luc n'apparait qu'en 11ème position nationale, avec un coût de séjour de 267 EUR en moyenne, soit 7% du coût total de l'hospitalisation. C'est une quote-part très modérée dans un pays où la gratuité des soins n'existe pas.
• Les hôpitaux doivent impérativement pouvoir continuer à facturer les suppléments dans les chambres à un lit car il est prouvé que le financement par le Ğ BMF ğ (budget des moyens financiers) est structurellement déficitaire, d'une part, et que les prestations médicales sont insuffisamment remboursées par l'assurance maladie (INAMI), d'autre part. Les récentes mesures de restrictions prises (lire Saint-Luc Express n°496) ne viennent que confirmer ce fait.
• Enfin, il est important de rappeler que Saint-Luc est l'hôpital francophone belge qui soigne le plus de pathologies complexes, ce qui entraîne des frais d'hospitalisation plus élevés.

Toutes ces précisions devraient inviter chacun à considérer les conclusions du Ğ Baromètre des Mutualités Chrétiennes ğ et la présentation qui en est faite dans La Libre Belgique avec les nuances qui s'imposent.