La folle journée d'un gardien
La folle journée d'un gardien
Vous ne les voyez peut-être pas, mais ils veillent pourtant en permanence sur vous. Les (-anges) gardiens de Saint-Luc surveillent, donnent accès, interviennent en cas de vol, d'alerte incendie... Leur mission : tout faire pour assurer la sécurité des patients, des visiteurs et du personnel.
13h44 : Passage de flambeau
À peine arrivé pour le service de l'après-midi, Gilles,
gardien à Saint-Luc, consulte ses e-mails et prend
connaissance des dernières nouvelles auprès de son
collègue qui travaillait en matinée. Ce débriefing est
primordial pour s'assurer qu'aucun événement suspect
ne passe inaperçu. Aujourd'hui, son collègue lui
apprend qu'un rôdeur a été repéré vers 10 heures près
de la passerelle Carnoy qui relie les Cliniques au reste
du campus universitaire.
14h11 : Une heure de grande affluence
Gilles a l'habitude d'aller jeter un
oeil dans le couloir principal aux
heures de grande affluence,
à la fin de l'heure de la pause déjeuner,
par exemple. ĞChaque
jour, jusqu'à 10.000 personnes
franchissent les portes des
Cliniques !ğ, rappelle-t-il. ĞIl y a
donc énormément de va-et-vient
dans le hall d'entrée. D'où l'intérêt
d'y faire un tour pour s'assurer
qu'il n'y a pas de problème.ğ
14h25 : au feu !
Gilles reçoit une alerte: l'alarme
incendie s'est déclenchée dans un
local du 2e étage ! Il se précipite
dans les escaliers. Intervenir en
première ligne lors d'une telle
alerte est l'une des missions
principales des gardiens. Il se
rend donc immédiatement sur
place pour vérifier s'il y a réellement
un début d'incendie et, le cas
échéant, maîtriser les flammes
ou appeler les pompiers si nécessaire.
Ouf ! Cette fois-ci, rien de grave:
quelqu'un a laissé brûler une
tranche de pain dans un grille-pain,
et la fumée a déclenché
l'alarme. Gilles débranche l'appareil
en cause et réinitialise le
système de détection incendie.
14h57 : La température monte... et redescend
Gilles est appelé pour une altercation en Neurologie: un patient se montre
agressif et menaçant vis-à-vis du personnel soignant. Comme souvent, la
simple vue de l'uniforme du gardien suffit à calmer le patient. Il ne sera
donc pas nécessaire de l'escorter jusqu'à la sortie, comme cela peut arriver
lorsque la personne ne se calme pas. ĞNous pouvons être appelés en unité
de crise psychiatrique, par exemple. En effet, il arrive qu'un patient instable
sorte de ses gonds. Je peux alors être amené à intervenir pour soutenir les
équipes soignantes et les aider à le maîtriser.ğ
15h51 : ouverture d'un local
Tous les locaux de Saint-Luc ne sont
pas systématiquement ouverts chaque
matin. Un responsable doit d'abord
être sur place et faire appel à un gardien.
C'est le cas dans les différents
services médicaux, mais aussi pour les
salles de réunion, les laboratoires ou
encore les auditoires où les étudiants
de l'UCL viennent pour suivre leur
cursus. Un cours a justement lieu à 16 heures dans l'un des auditoires
du campus et le professeur est déjà là. Gilles se rend sur place pour lui
donner le précieux sésame qui lui permettra de donner cours.
16h11 : au local de gardiennage
Le gardien dispose en permanence de
trois moyens de communication sur lui :
une radio, un téléphone portable interne
et un GSM. Il n'est donc jamais pris au
dépourvu si l'un de ces moyens de communication
ne fonctionne pas - à cause
d'un problème de réseau, par exemple - et reste
joignable en toutes circonstances.
En attendant le prochain appel, Gilles retourne au
local de gardiennage. Il jette un oeil aux caméras de
surveillance pour vérifier que tout va bien. Les vidéos
permettent aussi de garder une trace et de fournir,
si nécessaire, des éléments de preuve à la police en
cas de problème. Une agression dans un couloir, par
exemple.
16h19 : au rapport !
Rien à signaler ? Gilles s'attelle alors à la rédaction du rapport qui permettra à ses collègues de prendre connaissance de l'altercation de tout à l'heure. ĞLe travail de terrain, c'est bien, mais ces rapports sont aussi nécessaires, car ils permettent
d'améliorer la sécurité en fonction des besoinsğ,
explique Nicolas Rigaux, responsable de la sécurité
interne et du gardiennage. ĞLes gardiens en
établissent jusqu'à une centaine par mois.ğ
16h24 : escorte
Un VIP doit effectuer des examens à Saint-Luc. Il vient d'arriver, accompagné par
ses gardes du corps. Gilles les accompagne jusqu'au Service de radiologie. ĞIl ne
s'agit pas de protéger la personne puisqu'elle vient avec son propre service de
sécurité, mais plutôt de la guider et de l'escorter à travers les Cliniquesğ, insiste
Nicolas Rigaux.
16h48 : ronde de contrôle
L'après-midi est plutôt calme. Gilles en profite
alors pour arpenter les couloirs de Saint-Luc. Ces
rondes de contrôle sont organisées de jour comme
de nuit, durant des tranches horaires variables
afin qu'elles soient le moins prévisibles possible.
C'est l'occasion, par exemple, de contrôler la sécurisation
des endroits plus sensibles, comme les
locaux où sont stockés des produits potentiellement
dangereux. Gilles profite de sa tournée pour
passer par la passerelle Carnoy où le rôdeur a été
repéré ce matin.
17h12 : Alerte ! Un sac a disparu !
Comme partout ailleurs, il arrive que des vols soient commis
à Saint-Luc, Ğmais relativement rarement si on tient
compte du nombre de visiteurs !ğ, précise Gilles. Il a été
appelé en Cardiologie pour un sac disparu. Il s'informe
auprès de la propriétaire, un peu décontenancée. ĞMon
fils vient d'être hospitaliséğ, explique-t-elle. ĞJ'étais en
train de demander des informations à une infirmière quand
je me suis rendu
compte que mon
sac avait disparu.ğ
À peine Gilles a-t-il
le temps de récolter
quelques infos et
de lui conseiller de
porter plainte auprès
de la police qu'une
infirmière les interrompt:
fausse alerte !
Le sac a été retrouvé
sous un siège.
19h11 : Une fermeture millimétrée
La journée se termine. Gilles commence à
fermer les différents accès et services de
Saint-Luc. Au fil de sa ronde, il pointe à des
endroits stratégiques des Cliniques. ĞIl suffit
de placer le pointeur contre les "pastilles" pour
enregistrer le moment auquel nous sommes
passés, à la seconde près.ğ Cette traçabilité
complète s'avère précieuse
en cas de pépin
pour comprendre ce qui
a moins bien fonctionné
et affiner les systèmes
de sécurité ! Un défi
quotidien pour un cadre
toujours plus sûr et
serein.
Steward ou gardien, quelle différence ?
Stewards et gardiens sont
tous deux des agents de
gardiennage agréés par
le Service Public Fédéral
Intérieur.
o Les stewards portent un
costume rouge. Ils sont
chargés du contrôle du
périmètre des Cliniques.
Vous les rencontrerez
plutôt aux entrées
de l'hôpital, sur les
parkings, etc. Mais ils
peuvent être amenés à
prêter à main-forte aux
gardiens en cas de force
majeure.
o Les gardiens sont
vêtus de chemises
beiges ou de polars
noirs. Ils travaillent
essentiellement à
l'intérieur de Saint-Luc.
Ils sont notamment
formés à la lutte contre
l'incendie en première
intervention.
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Article rédigé par Thomas Coucq, Extrait du Saint-Luc Magazine n°38 (juin - juillet - août 2016)