Traiter l'infertilité par l'alimentation
Traiter l'infertilité par l'alimentation
Les troubles de la fertilité concernent un couple sur six en Belgique et la qualité spermatique diminue depuis de nombreuses années. Les facteurs environnementaux mais aussi certaines habitudes alimentaires constituent certaines raisons. Cette observation a conduit à la création d'une consultation spécifique au sein du Service de gynécologie-andrologie.
Qu'est-ce qui a mené à la mise en place de cette
consultation spécialisée ?
Christine Wyns (CW), chef du Service de gynécologie-andrologie : Cela est lié aux observations portant sur
l'influence de l'environnement et de certains comportements
ou modes de vie sur la fertilité. Dans la littérature, il est
notamment démontré que la consommation de tabac, d'alcool
et autres substances, diminue les résultats des traitements de
la fertilité. De plus, deux autres influences peuvent être mises
en avant : la première est liée à des substances dénommées
Ğ perturbateurs endocriniens ğ. On retrouve ces substances
dans des plastiques, des pesticides et des cosmétiques.
Quelle est l'autre influence ?
CW : Les agents oxydants de l'environnement ou issus de
certains comportements comme le tabagisme, qui créent
des radicaux libres, peuvent endommager également les
gamètes (les spermatozoïdes chez l'homme, l'ovocyte chez
la femme).
Dès lors, à quel moment intervient la question de la
nutrition ?
CW : Les études nous ont permis de relever que dans
les comportements de vie des personnes ou dans leur
alimentation, il existe une série de facteurs qui vont,
par l'un ou l'autre des mécanismes, entrer en ligne de
compte sur la réduction de la fertilité. Dès lors, comme
première étape de traitement, il est question d'agir sur le
comportement et sur les habitudes alimentaires. Le but
étant d'améliorer les chances de conception spontanée et
les résultats des traitements de fertilité.
Concrètement, quel sera le rôle du Dr Bourgonjon qui
assurera cette consultation ?
CW : Gynécologue spécialisé en médecine nutritionnelle et
fonctionnelle, le Dr Bourgonjon réalisera une anamnèse
très détaillée sur les habitudes de vie des patients et sur
leur manière de s'alimenter. A partir de ce bilan, il établira
un profil de carence de la personne qu'il confirmera sur
base d'une prise de sang. Dès lors, une thérapie spécifique
pourra être mise en place.
Un suivi est-il prévu ?
CW : Le Dr Bourgonjon voit toujours les couples au
moins deux fois. La première visite permet de relever les
points d'attention et de faire des prélèvements sanguins.
La seconde, vise à discuter les résultats, orienter
les comportements et potentiellement prescrire un
traitement. Dans ce dernier cas, les patients seront revus
par le spécialiste pour un suivi d'évolution.
A qui s'adresse cette consultation ?
CW : Au départ, nous avions convenu de la limiter à des
couples ayant de longues histoires de stérilité, ou des
traitements de fécondation in vitro, avec des échecs
d'implantations d'embryons, ou encore des personnes
présentant des fausses couches à répétition. Cela ciblait
davantage la population. Progressivement, la consultation
s'est élargie à tous les couples dont la fertilité est en
diminution dans le but de favoriser la conception naturelle
et ce, en tenant compte des possibilités en lien avec la
cause d'infertilité mise en évidence dans le bilan de fertilité
initial.
[Propos recueillis par Marjane Zouaoui, stagiaire au Service de communication]
En savoir plus sur la consultation de gynécologie des Cliniques universitaires Saint-Luc
Les troubles de la fertilité concernent un couple sur six en Belgique et la qualité spermatique diminuedepuis de nombreuses années. Les facteurs environnementaux mais aussi certaines habitudes alimentaires
constituent certaines raisons. Cette observation a conduit à la création d'une consultation spécifique
au sein du Service de gynécologie-andrologie.