Le plus petit pacemaker du monde
Le plus petit pacemaker du monde
Plus petit que le plus petit de vos doigts, ce pacemaker peut être implanté à l'intérieur du coeur. Saint-Luc est, avec la KU Leuven, le premier hôpital où cette technologie de pointe a pu être proposée et utilisée pour certains patients.
Le plus petit pacemaker du monde mesure moins de deux centimètres de long. Ce concentré de technologie s'appelle Micraİ. Il est équipé de petits crochets qui permettent au pacemaker d'être implanté directement dans le coeur et d'y rester. C'est la grande différence avec un pacemaker traditionnel qui est composé d'un boîtier implanté sous la peau, sous la clavicule, et de sondes qui vont jusqu'au coeur. Ce nouveau modèle est Ğtout-en-unğ. La pile, l'appareil qui soutient le coeur et le micro-ordinateur qui le contrôle ne font qu'un. Pour le patient, les bénéfices de cette miniaturisation sont nombreux. Il évite le boîtier au niveau de l'épaule, qui peut être gênant. Les risques d'infection sont moins importants parce qu'il n'y a pas de sonde restant dans les veines à long terme. L'opération est aussi nettement moins risquée. En effet, l'intervention, peu invasive, se fait via une ponction de la veine de la jambe droite. Le pacemaker est acheminé à l'intérieur du système veineux jusqu'au coeur où il est positionné dans le ventricule droit. La procédure ne prend que 20 minutes environ.
Le même rôle qu'un pacemaker traditionnel
Le but de l'implantation d'un
pacemaker est de pallier les
bradycardies, c'est-à-dire les
coeurs qui vont trop lentement ou
s'arrêtent de battre de temps en
temps. La bradycardie peut être
causée par l'âge, un infarctus, une
infection du muscle cardiaque ou
encore des médicaments destinés
à réguler le rythme cardiaque. Elle
peut entraîner fatigue, vertiges,
malaises et pertes de conscience
et est à l'origine de 20% des morts
subites.
Le rôle de Micraİ est le même
que celui de tous les pacemakers:
envoyer dans le muscle cardiaque
des micro-impulsions électriques
qui entraînent un battement de
coeur. Ces impulsions sont délivrées
à intervalles réguliers,
généralement quand le pacemaker détecte que le rythme diminue ou
que le coeur s'arrête. Leur fréquence
est donc déterminée selon
chaque patient, et peut évoluer
au cours du temps si son état de
santé le nécessite.
Des inconvénients malgré tout
Rien n'est parfait dans ce monde,
pas même un pacemaker miniaturisé!
Pour commencer, ces
nouveaux modèles ne sont pas
adaptés à tous les patients. En
effet, ils ne peuvent stimuler qu'un
seul ventricule, alors que les deux
tiers des patients ont besoin de
pacemakers à deux sondes, qui
font fonctionner aussi bien les
deux oreillettes que les deux ventricules
composant notre coeur. Il
faut aussi rappeler qu'en matière
de médecine, et surtout de chirurgie,
le risque zéro n'existe pas,
même s'il a diminué par rapport
à l'ancienne méthode. De plus, la
procédure d'implantation étant
spécifique à ce type de matériel, les cardiologues doivent aller se
former aux États-Unis avant de
pouvoir en implanter.
Et demain ?
Bien que Micraİ soit déjà disponible
dans de nombreux pays, en
Belgique, il fait toujours l'objet
d'évaluations scientifi ques et n'est
pas encore remboursé par L'INAMI.
Cependant, au fur et à mesure que
de plus en plus de pacemakers
Micraİ seront implantés, l'INAMI
devrait commencer à intervenir
dans leur remboursement. Par
ailleurs, dans un futur proche
(probablement 1 à 2 ans), il faut
s'attendre à ce que cette technologie
évolue vers une stimulation des
deux ventricules.
Les pacemakers en chiffres
o 1958: implantation du tout premier pacemaker conventionnel.o 700.000 pacemakers sont posés chaque année à travers le monde. En Belgique, on en pose 12.000 par an.
o Fin 2016, une quarantaine de mini-pacemakers ont déjà été posés en Belgique.
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Article rédigé par Marion Garteiser, extrait du Saint-Luc Magazine numéro 40 (décembre 2016 - janvier et février 2017).