Attentats de Bruxelles, un an après : bilan et perspectives lors d´un congrès consacré aux psychotraumatismes
Attentats de Bruxelles, un an après : bilan et perspectives lors d'un congrès consacré aux psychotraumatismes
Le 22 mars 2016, deux attentats terroristes ont secoué Bruxelles. Outre les familles frappées de plein fouet par le décès d'un proche, des centaines d'autres, blessés, témoins, proches, intervenants de première ligne ont vécu l'horreur et tentent ainsi de se reconstruire. Un congrès, organisé à Bruxelles fin mars, réunira professionnels de la santé et acteurs impliqués dans la gestion de ces catastrophes.
Les 22, 23 et 24 mars 2017, l'Association de Langue Française pour l'Etude du stress et du Trauma (ALFEST) organise un congrès, réservé aux professionnels, consacré aux psychotraumatismes.
Ğ Habituellement, le congrès de l'ALFEST est organisé en France, précise Etienne Vermeiren, psychologue responsable du Centre de référence pour le traumatisme psychique aux Cliniques universitaires Saint-Luc, et vice-président de l'ALFEST. Le fait d'organiser le congrès à Bruxelles cette année n'est pas un hasard, d'un point de vue symbolique et de ritualisation. L'idée est de permettre aux professionnels de se retrouver un an après l'événement, pour en discuter : une sorte de commémoration, mais avec le souhait de tirer les bilans et les perspectives sur ce qui a fonctionné et dysfonctionné ce jour-là, afin de faire mieux à l'avenir. ğLe congrès donnera la parole à des professionnels de la santé et à d'autres acteurs impliqués dans la gestion de ces catastrophes, afin d'appréhender les dispositifs de soins immédiats et post-immédiats, la nécessaire collaboration entre soignants, sauveteurs, autorités judiciaires et services de police, mais aussi le parcours médico-psycho-judiciaire de l'ensemble des impliqués dans les semaines et les mois qui ont suivi.
Plus de 100 demandes de prise en charge après le 22 mars
Durant les jours et les semaines qui ont suivi, l'équipe du Centre de référence pour le traumatisme psychique de Saint-Luc a reçu plus de 100 demandes de prise en charge. Ğ Il s'agissait de personnes blessées ou non et qui, pour certaines, n'avaient pas reçu de soins psychologiques jusqu'alors, se souvient Etienne Vermeiren. Or, la prise en charge d'un traumatisme doit se faire le plus précocement possible, il ne s'agit pas forcément d'emblée de grandes interventions psychothérapeutiques mais parfois simplement d'apporter à ces personnes un accueil humain, de qualité, et qui consiste à répondre aux besoins de base : retrouver un sentiment de sécurité, prévenir les proches, se rafraichir, se changer... ğ. Ensuite, au fil des jours, les interventions vont se structurer davantage en utilisant des outils variés pour le travail thérapeutique : entretiens individuels, mobilisation des proches et des familles, débriefings collectifs s'il s'agit d'un groupe de soignants, etc.
Ğ Chaque cas est différent, rappelle Etienne Vermeiren. D'autant plus qu'un événement, même collectif comme un attentat, sera toujours vécu différemment d'un individu à un autre. ğ
La prise en charge des traumatismes à Saint-Luc le 22 mars 2016
4 lieux d'accueil médico-psychologiques et psycho-sociaux ont été directement mis en place :- Accueil des blessés aux Urgences : prise en charge médicale, paramédicale et proposition de soutien psychologique
- Accueil des personnes impliquées mais non-blessées dans un endroit distinct (pour éviter un traumatisme supplémentaire que d'être confronté aux blessés)
- Accueil des familles par des assistants sociaux (ainsi qu'un psychologue et un psychiatre au besoin)
- Un accueil spécifique pour les soignants intervenus à l'aéroport de Bruxelles National et marqués par ce qu'ils ont vu.
En pratique
Le congrès est organisé par l'Association de Langue Française pour l'Etude du stress et du Trauma (ALFEST), avec le soutien de :
- Paris Aide aux Victimes
- Le Centre de référence pour le traumatisme psychique des Cliniques universitaires Saint-Luc
- La formation continue en victimologie et psychotraumatologie de l'ULB
Ce congrès est ouvert aux professionnels (psychologues, médecins, soignants, policiers, pompiers,...) potentiellement confrontés à ce type d'événements.
Consultez le programme et les informations pratiques