Ensemble, luttons contre les maladies rénales
Ensemble, luttons contre les maladies rénales
Personne n'est à l'abri des maladies rénales chroniques ! Dans notre pays, elles concernent plus d'1 million de personnes. Sournoises, ces maladies provoquent peu ou pas de symptômes pendant des mois, voire des années. Parmi les causes principales : l'hypertension artérielle et le diabète. Les équipes des Cliniques universitaires Saint-Luc bénéficient d'une reconnaissance internationale dans la prise en charge de ces maladies et participent à des programmes de recherche innovants. Cap sur les reins, organes peu connus et indispensables à la vie !
Entretien avec le Pr Johann Morelle, Chef de Clinique adjoint dans le Service de néphrologie des Cliniques universitaires Saint-Luc & Chercheur dans le laboratoire de néphrologie de l'Institut de Recherche Expérimentale et Clinique de l'UCL
Pr Morelle, à quoi servent les reins ?
Les reins ont avant tout un rôle
de filtre : ils éliminent les déchets
transportés par le sang et les évacuent
dans l'urine. Chez l'adulte en
bonne santé, les reins filtrent environ
180 litres de sang par jour pour
maintenir la composition du milieu
intérieur dans lequel baignent
toutes nos cellules. Les reins régulent par ailleurs la quantité d'eau et
de sels minéraux dans le corps, les
maintenant à un niveau constant.
Ils fabriquent aussi plusieurs substances
et hormones qui stimulent la
formation des globules rouges, permettent
la régulation de la pression
artérielle et le maintien de la teneur
en calcium dans le sang (nécessaire
pour avoir de bons os). Sans
au moins un rein fonctionnel, nous
ne pourrions simplement pas vivre.
Que se passe-t-il quand les reins
ne fonctionnent plus ?
Quand les reins fonctionnent mal,
les déchets et l'eau s'accumulent
dans le corps qui s'intoxique progressivement.
Les médecins parlent
alors d'une insuffisance rénale, qui
est provoquée par des maladies
qui détruisent progressivement et
de façon irréversible les différentes
structures rénales. Cette insuffisance
nécessite le plus souvent un
traitement par dialyse et/ou greffe
rénale lorsque la fonction rénale
est inférieure à 10 % de la normale
(on parle d'insuffisance rénale terminale).
Fort heureusement, toutes
les maladies rénales n'évoluent pas
vers le stade terminal. Une prise
en charge médicale optimale, dès
le début de la maladie, permet en
effet de guérir certaines affections
et de ralentir l'évolution de beaucoup
d'entre elles.
Plus d'1 personne sur 10 en est atteinte de maladie rénale, sans le savoir...
500 millions de personnes dans le
monde souffrent d'une maladie rénale
chronique ; plus d'1 personne
sur 10 en Belgique. Dans notre
pays, 12.000 à 13.000 personnes sont concernées par une insuffisance
rénale terminale, parmi lesquelles
7.500 sont en traitement
par dialyse et 5.500 porteuses d'une
greffe de rein.
Quelles sont les causes de
l'insuffisance rénale chronique ?
Les causes de l'insuffisance rénale
peuvent être nombreuses. Parmi
les plus fréquentes : l'hypertension
artérielle, le diabète de type 2, les
maladies des vaisseaux, les maladies
rénales génétiques, les maladies
liées à un trouble du système
immunitaire, certaines intoxications
médicamenteuses, les maladies
métaboliques.
Quels sont les signes qui doivent alerter ?
En règle générale, les maladies
du rein évoluent en silence, bien
souvent sans que l'on s'en rende
compte. Elles peuvent détruire une
bonne partie de la fonction rénale
avant de provoquer des symptômes.
Les personnes touchées peuvent rester en bonne santé apparente
avec des reins fonctionnant de 15
à 20 % de leur capacité normale.
Même s'ils ne sont pas spécifiques,
certains indices et symptômes
peuvent toutefois signaler
l'existence d'une maladie rénale :
l'hypertension artérielle et les problèmes
cardiovasculaires associés,
les nausées et vomissements, les
démangeaisons, la fatigue, la rétention
d'eau, une perte d'appétit ou de
poids, l'anémie.
Une seule solution : se faire dépister !
Il est possible de détecter les maladies
rénales suffisamment tôt
afin de ralentir leur évolution, voire
de les stopper. Le dépistage doit
être une priorité chez les sujets à
risque : les personnes atteintes de
diabète, souffrant d'hypertension
artérielle, âgées de plus de 65 ans
ou ayant des antécédents familiaux
d'insuffisance rénale. Pour dépister
les maladies rénales, une prise de
sang et une analyse d'urine suffisent
la plupart du temps - parfois
complétées par une échographie.
Saint-Luc : une expertise
internationalement reconnue !
Le Service de néphrologie des Cliniques
universitaires Saint-Luc, dirigé
par le Pr Michel Jadoul, a développé
une expertise reconnue au
niveau international dans la prise
en charge des maladies rénales aiguës
et chroniques, dans l'identification
et le traitement des maladies
rénales génétiques, dans les techniques
de dialyse et dans le suivi
des transplantés rénaux.
Ğ Le Service met tout en oeuvre pour
assurer une prise en charge optimale
des maladies rénales chroniques
chez les sujets à risque ğ,
assure le Pr Morelle. Ğ Une des spécificités
de notre Service consiste
à prodiguer et à promouvoir les
techniques de dialyse à la maison
(hémodialyse et dialyse péritonéale),
qui permettent - par rapport
à la dialyse hospitalière - une plus
grande flexibilité et efficacité de
traitement pour les personnes souffrant
d'insuffisance rénale. Nous
avons également créé la Clinique
des maladies rénales génétiques,
une structure unique en Belgique,
en lien étroit avec notre laboratoire
de recherche, dirigé par le Pr Olivier
Devuyst, leader dans ce domaine
en Europe. Les programmes de recherche
translationnelle sont multiples
et concernent l'ensemble des
secteurs de notre Service, y compris
le secteur de la dialyse extra-hospitalière,
des maladies rénales génétiques,
de la transplantation rénale
et de l'hémodialyse en centre. ğ.
Ils ont besoin de VOUS !
Chaque année, les spécialistes des
Cliniques universitaires Saint-Luc
soignent plusieurs milliers de patients
atteints de maladie rénale.
Leur objectif est d'améliorer encore
la prise en charge de ces malades,
à tous les stades de leur maladie -
du diagnostic au traitement. Pour
ce faire, ils développent, en collaboration
étroite avec le laboratoire
de néphrologie de l'UCL, des programmes
de recherche innovants
visant à mieux comprendre les mécanismes
des maladies rénales et à
développer de nouvelles approches
thérapeutiques. Grâce à vos dons,
vous contribuerez au développement
et à la consolidation de programmes
uniques de recherche !
Vous souhaitez vous associer à la Fondation Saint-Luc pour soutenir le Service de néphrologie
des Cliniques universitaires Saint-Luc ? Vous pouvez faire un don en versant la contribution de votre choix sur le compte de la Fondation Saint-Luc : IBAN : BE41 1910 3677 7110 - BIC : CREGBEBB
Communication : Néphrologie
Les projets actuellement en cours
- Secteur des maladies rénales génétiques- Création de cliniques multidisciplinaires pour la prise en charge de la polykystose rénale et de la sclérose tubéreuse de Bourneville.
- Contribution active au développement de traitements ralentissant la progression de la polykystose rénale.
- Identification des anomalies génétiques et des mécanismes impliqués dans plusieurs autres maladies rénales héréditaires.
- Renforcement de l'autonomie des patients souhaitant opter pour une technique de dialyse à domicile (hémodialyse et dialyse péritonéale).
- Amélioration de la compréhension des mécanismes moléculaires et génétiques de l'élimination d'eau et de toxines au cours de la dialyse péritonéale.
- Développement de nouvelles stratégies de prescription de dialyse péritonéale, pour en améliorer l'efficacité et la tolérance.
- Secteur suivi après transplantation
- Individualisation du traitement immunosuppresseur afin d'en réduire les complications, notamment infectieuses, tout en préservant le rein du risque de rejet.
- Identification et caractérisation des facteurs prédictifs de la survie du greffon, conduisant à l'établissement de stratégies de prévention.
Quelques conseils préventifs
Il convient d'adopter une vie saine : surveiller son poids, son cholestérol et sa tension artérielle, éviter le tabac, etc. Ne pas oublier le dépistage : effectuer un test d'urine et une simple prise de sang (pour doser la créatinine, un produit qui s'accumule si les reins fonctionnent mal) peut se révéler très important pour la prise en charge précoce de la maladie. Les médecins sont en effet de mieux en mieux Ğ armés ğ pour stabiliser les maladies rénales chroniques.Le Service de néphrologie en chiffres
- 10.000 consultations par an
- 1 unité d'hospitalisation
- 36 postes d'hémodialyse
- 9 néphrologues
- 60 infirmières
- 5 secrétaires
- 4 techniciens et 2 magasiniers pour l'entretien et la logistique de la dialyse
- 1 diététicienne et 1 assistance sociale
Article extrait des Echos de la Fondation Saint-Luc (n°35 - avril 2017)
Personne n'est à l'abri des maladies rénales chroniques ! Dans notre pays, ellesconcernent plus d'1 million de personnes. Sournoises, ces maladies provoquent
peu ou pas de symptômes pendant des mois, voire des années. Parmi les causes
principales : l'hypertension artérielle et le diabète. Les équipes des Cliniques
universitaires Saint-Luc bénéficient d'une reconnaissance internationale dans la
prise en charge de ces maladies et participent à des programmes de recherche
innovants. Cap sur les reins, organes peu connus et indispensables à la vie !