Clinique de l'obésité : vers de nouveaux traitements du diabète sucré de type 2
Clinique de l'obésité : vers de nouveaux traitements du diabète sucré de type 2
Véritable problème de santé publique, le diabète de type 2 progresse à un rythme Ğ épidémique ğ. Récemment, la chirurgie bariatrique (ou chirurgie de l'obésité) a démontré son efficacité pour cette pathologie : elle induit des taux de rémission élevés et prévient l'apparition de complications. Les mécanismes impliqués demeurent toutefois mal connus. Une étude menée aux Cliniques Saint-Luc cherche à mieux les comprendre et notamment à préciser le rôle du muscle.
Favorisé par l'excès de poids, le diabète de type 2 progresse à un rythme Ğ épidémique ğ depuis plusieurs décennies. Il résulte à la fois d'une résistance à l'insuline des organes-cibles (muscle, foie, tissu adipeux) et de l'épuisement de la sécrétion d'insuline par le pancréas. Ces mécanismes conduisent à une élévation chronique de la glycémie (taux de sucre dans le sang). Non contrôlée, celle-ci entraine des complications pouvant mener à la dialyse, la cécité, l'infarctus du myocarde et l'amputation du pied.
Asymptomatique, le diabète de type 2 est souvent diagnostiqué tardivement. En fonction du stade et des complications au moment du diagnostic, les traitements conventionnels consistent en des mesures hygiéno-diététiques visant la perte de poids et la rémission du diabète (stade précoce), des médicaments par voie orale ou en injection (stade intermédiaire), ou des injections d'insuline (stade avancé) visant à contrôler la glycémie. En cas d'obésité pré-morbide ou morbide, la chirurgie bariatrique constitue également une possibilité.
Chirurgie bariatrique et rémission du diabète de type 2
Les taux de rémission du diabète de type 2 après chirurgie bariatrique sont élevés, atteignant 55% en Belgique selon le KCE. Ce type de chirurgie induit en effet une amélioration spectaculaire de l'insulino-résistance et de la sécrétion d'insuline. Les mécanismes impliqués sont multiples et encore mal connus.
Une étude visant à mieux les comprendre et en particulier, le rôle du muscle, est actuellement menée au Cliniques universitaires Saint-Luc. Celle-ci est rendue possible par une étroite collaboration entre la Clinique de l'obésité, qui associe les services d'Endocrinologie et Nutrition et de Chirurgie oeso-gastro-duodénale, et le pôle de recherche en Endocrinologie, Diabétologie et Nutrition de l'UCLouvain.
Myokines et nouvelles perspectives thérapeutiques
Le muscle est un organe essentiel au maintien de la glycémie. Récemment, il a été démontré qu'il est également un organe endocrine sécrétant des protéines appelées myokines. Certaines d'entre elles modulent la sensibilité à l'insuline du muscle et la sécrétion d'insuline. L'hypothèse de l'étude en cours est la suivante : la chirurgie bariatrique modifie profondément la sécrétion des myokines par le muscle, ce qui contribue à l'amélioration de la résistance à l'insuline du muscle et de la sécrétion d'insuline, mécanismes menant à la rémission du diabète.
Concrètement, l'équipe de recherche évalue une soixantaine de patients avant et après chirurgie bariatrique (by-pass ou sleeve gastrectomy). Des prélèvements sanguins et musculaires sont réalisés avant et après l'intervention afin de comparer les différentes protéines secrétées par le muscle via des techniques de pointe: le séquençage d'ARN et la spectrométrie de masse.
Cette étude pourrait contribuer à l'identification de nouvelles myokines dont certaines pourraient, à terme, mener au développement de nouveaux médicaments pour traiter le diabète sucré de type 2.
Récemment, la chirurgie de l'obésité a démontré son efficacité face au diabète de type 2 : elle induit des taux de rémission élevés et prévient l'apparition de complications. Les mécanismes impliqués demeurent toutefois mal connus. Une étude menée à Saint-Luc cherche à mieux les comprendre et notamment à préciser le rôle du muscle.