« Le jour où j’ai rejoint Saint-Luc, mais plus en tant que patient »
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Alexandre Dessauvages est responsable du transport interne à Saint-Luc. Pour lui, au-delà de l’aspect logistique de sa fonction, c’est une manière de se mettre au service des autres, après avoir été patient lui-même.
« A 30 ans, je suis tombé malade. Pendant cinq ans, j’ai consulté de nombreux médecins et subi des dizaines d’examens pour trouver la cause de ma maladie. En vain. En 2008, mon état s’est considérablement dégradé. Mes reins ne fonctionnaient plus et j’ai dû être dialysé en urgence. Mon seul espoir de guérison était de bénéficier d’une greffe de rein. Je suis resté sur la liste d’attente d’Eurotransplant pendant quatre ans, jusqu’au 4 juillet 2012, date à laquelle mon téléphone a sonné pour m’annoncer qu’un rein était disponible. Depuis, je dis toujours que je suis entré à l’hôpital comme un vieillard et ressorti comme un jeune homme.
Pendant toutes ces années d’examens médicaux et de dialyse, je suis passé par tous les services dans différents hôpitaux, dont Saint-Luc, et je me suis rendu compte que, pour fonctionner, un hôpital s’appuie sur un très grand nombre de métiers et de compétences différents, tous au service des patients. J’étais admiratif envers ces centaines de personnes au service des patients. Et en tant qu’ingénieur, j’ai commencé à me passionner pour toutes les techniques déployées derrière chaque examen médical : la physique, la chimie, l’électricité…
Quelques mois après ma greffe, quand je me suis senti mieux, j’ai souhaité recommencer à travailler. Mais pas n’importe où : à Saint-Luc. Parce qu’en tant que greffé, je dois la vie à mon donneur et à sa famille, mais aussi à toutes les équipes, médicales ou non, qui m’ont accompagné tout au long de mon parcours. Je me sens redevable envers eux. Travailler à Saint-Luc, c’est ma manière de les remercier et de redistribuer tout ce que j’ai reçu.
La chance m’a souri au début de la pandémie de COVID, alors que Saint-Luc cherchait un responsable du transport interne. J’ai postulé et j’ai été engagé immédiatement. Aujourd’hui, je gère le transport et la distribution de différents matériels. Pour moi, cette fonction va bien au-delà de l’aspect logistique, elle me permet au quotidien de me mettre au service des autres, collègues et patients.
Aujourd’hui ma vie et mon travail ont du sens. Je sais pourquoi et pour qui je travaille. Chaque jour, en parcourant les couloirs de l’hôpital, je pense à mon donneur et à sa famille. Aujourd’hui, je suis deux. »
Article extrait du Saint-Luc Mag n°10 (mai 2023)