Diagnostic des mélanomes et autres cancers de la peau : vers la fin des biopsies ?
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Le mélanome cutané est la forme la plus agressive de cancers de la peau. Son diagnostic précoce donne les meilleures chances de guérison. Les dermatologues utilisent classiquement la dermoscopie afin de diagnostiquer de multiples lésions, dont le mélanome. Cette technique permet d’identifier les cas qui nécessiteront une biopsie ou une exérèse, parfois superflue car la lésion sera finalement identifiée comme bénigne au microscope. Grâce à une famille de mécènes de la Fondation Saint-Luc, le Service de dermatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc est à présent le 3ème centre en Belgique à disposer d’un microscope révolutionnaire, pour un examen de la peau au niveau cellulaire, sans devoir recourir à un acte chirurgical.
Depuis plusieurs années, les dermatologues des Cliniques universitaires Saint-Luc utilisent la dermoscopie pour visualiser la peau en profondeur et voir des structures invisibles à l’œil nu. Ils emploient un dermoscope pour regarder les zones qu’ils souhaitent examiner plus attentivement. L’un de ses avantages est de mieux identifier les lésions cutanées qui nécessiteront une biopsie ; c’est-à-dire qui devront être enlevées et analysées en laboratoire par un pathologiste. Le Service de dermatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc est d’ailleurs pionnier dans la dermoscopie et est un centre de référence pour la dermoscopie digitalisée. Cette dernière permet de photographier les lésions, de les conserver et d’ainsi suivre le patient dans le temps, en ciblant notamment les lésions qui évoluent et celles qui sont stables.
De la dermoscopie à la microscopie confocale
Récemment, la microscopie confocale a ouvert une nouvelle ère en matière d’imagerie de la peau. Et grâce à la générosité d’une famille de mécènes de la Fondation, les équipes de Saint-Luc font partie des 3 centres en Belgique à offrir cette technologie d’avantgarde à leurs patients. Le microscope confocal à réflectance in vivo permet un examen de la peau au niveau cellulaire, sans devoir recourir à une biopsie. Il autorise le diagnostic de tumeurs cutanées malignes ou suspectes de malignité, en particulier face à des tumeurs difficiles à différencier à l’œil nu et en dermoscopie. Par l’utilisation de cette technique non-invasive, c’est-à-dire ne nécessitant pas de prélèvements de fragments de tissus, les spécialistes de Saint-Luc peuvent poser un diagnostic le jour-même de la consultation, mais également, en cas de chirurgie, délimiter les marges chirurgicales, ce qui évite la répétition de biopsies pré-opératoires et d’analyses au cours de l’opération. 4 médecins de Saint-Luc ont par ailleurs obtenu une bourse de la Fondation Saint-Luc pour se former à l’interprétation des images obtenues avec ce précieux outil.
Plusieurs centres et consultations spécialisés
Le Service de dermatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc compte plusieurs centres et consultations spécialisés, dont la clinique du mélanome et la clinique des tumeurs cutanées non-mélanomes.
- Chaque année, entre 100 et 120 nouveaux patients atteints de mélanome sont pris en charge à Saint-Luc. La clinique du mélanome comptabilise par ailleurs annuellement 50 nouveaux patients suivis dans un second temps, c’est-à-dire dans le cadre d’un deuxième avis et/ou d’un suivi dermatologique par dermoscopie digitalisée.
- 400 à 500 nouveaux patients atteints de carcinomes (essentiellement basocellulaires et spinocellulaires) et autres tumeurs cutanées plus rares sont traités annuellement à Saint-Luc, dans le cadre de la clinique des tumeurs cutanées non-mélanomes.
La dermatologie fonctionne en multidisciplinarité, principalement avec la médecine interne, l’oncologie, la pédiatrie, la chirurgie plastique, l’anatomie pathologique ou encore la génétique.
Le Service de dermatologie de Saint-Luc, c'est :
- Entre 30.000 et 35.000 consultations par an
- 12 médecins-dermatologues
- 9 MACCS (Médecins assistants candidats spécialistes)
- 3 infirmières de consultation
- 2 infirmières coordinatrices en recherche clinique
- 4 secrétaires d’accueil
- 2 secrétaires médicales
- 3 appareils pour dermoscopie digitalisée, dont un utilisant l’intelligence artificielle
- 1 appareil de microscopie confocale
- Des concertations multidisciplinaires pour les prises en charge compliquées
Auto-surveillance : suivez la règle ABCDE
N’hésitez pas à consulter un médecin si l’un de vos grains de beauté présente une ou plusieurs caractéristiques suivantes :
- Asymétrie au niveau de la forme et de la disposition de la couleur.
- Bords irréguliers, c’est-à-dire un contour à l’aspect « déchiqueté ».
- Couleur non homogène : le nævus (nom scientifique du grain de beauté) associe plusieurs couleurs : brun, noir, rouge, bleu, …
- Diamètre important : au-delà de 6 mm.
- Évolution : le nævus se modifie en taille, forme ou couleur, il saigne au moindre frottement.
Un soutien intergénérationnel, une belle histoire familiale !
Quelle merveilleuse aventure que de se mobiliser en famille autour d’un projet qui fait sens. Cette expérience, une famille de mécènes de la Fondation Saint-Luc a décidé de la mener afin de soutenir le Service de dermatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc, en leur offrant une innovation technologique de pointe: le microscope confocal à réflectance in vivo. Ces généreux bienfaiteurs ont pu se rendre compte de l’incroyable impact de leur soutien au cours d’une rencontre avec certains professionnels de l’hôpital qui feront usage de cette microscopie confocale. C’est une immense reconnaissance envers Saint-Luc et ses équipes qui a amené cette famille de donateurs à porter son regard sur les défis du Service de dermatologie. Merci à eux pour leur grand cœur et les importantes avancées que permettra cette nouvelle technologie, au seul bénéfice des patients.
Article extrait du magazine des Echos de la Fondation Saint-Luc n°47 (décembre 2022)