Cancer de l’ovaire : centraliser pour mieux soigner
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Pathologies rares, les cancers de l’ovaire sont malheureusement souvent diagnostiqués à un stade avancé. Ils nécessitent dès lors une chirurgie très complexe qui doit impérativement prendre place au sein d’un centre expert. Un rapport récent du KCE vient de mettre en évidence les excellents résultats en termes de survie du réseau UNGO (UCL Network of gynaecological oncology), fondé par les onco-gynécologues des Cliniques universitaires Saint-Luc. Ces résultats soulignent plus que jamais l’importance de centraliser la prise en charge chirurgicale pour cette pathologie.
Les cancers de l’ovaire constituent une pathologie rare (697 cas en Belgique en 2019) dont les causes demeurent peu connues à l’exception de certains facteurs génétiques (gène BRCA1-2 et Lynch) et d’antécédents familiaux. La problématique principale de ce cancer réside dans le fait qu’il n’existe aucun dépistage efficace. 80% des patientes sont malheureusement diagnostiquées à un stade avancé, avec un pronostic qui reste réservé.
Le cancer de l’ovaire nécessite une chirurgie avancée et complexe, couplée à de la chimiothérapie. Comprenant des gestes multiples (gynécologiques, digestifs, vasculaires, ganglionnaires, etc.), les interventions chirurgicales sont très étendues car elles doivent absolument emporter toute la maladie visible au niveau du péritoine (« ballon » dans lequel sont contenus tous les organes abdominaux), premier organe atteint par la maladie cancéreuse ovarienne et souvent de manière diffuse. Toutes les recommandations des sociétés scientifiques indiquent que ces opérations doivent impérativement être réalisée dans un centre expert par des chirurgiens formés à ces techniques particulières et réalisant un nombre conséquent de chirurgies par an. Les résultats d’un rapport récent du KCE vient plus que jamais renforcer ces recommandations.
Une survie sans maladie doublée
Que met en lumière le rapport du KCE ? Couvrant la période 2014-2018, le rapport indique que le taux de survie relative des patientes atteintes du cancer de l’ovaire 5 ans après le diagnostic, tous stades confondus, à Saint-Luc, est 4 % supérieur à la moyenne nationale.
Ces résultats se sont encore améliorés depuis la période analysée par le KCE. Le réseau UNGO, créé en 2017, a en effet renforcé cette tendance. Centraliser la prise en charge dans un centre expert permet d’augmenter le nombre de cas traités (70 par an dans le réseau UNGO en 2021) et in fine d’améliorer la qualité de la prise en charge. Cela se manifeste concrètement par l’augmentation de la période de survie sans maladie des patientes : de 11 à 23 mois. Le fait de doubler cette survie améliorera la sensibilité aux traitements par la suite, ce qui prend tout son sens pour une pathologie dont les récidives demeurent significatives.
Un réseau constitué sur base médicale
Le réseau UNGO (UCL Network of gynaecological oncology) a été constitué en 2017 à l’initiative de médecins qui, sur base de critères scientifiques et des recommandations internationales, voulaient améliorer la qualité des soins dispensés aux patientes. Les Cliniques universitaires Saint-Luc se sont en effet associées à 6 autres centres hospitaliers : le Chwapi (Centre Hospitalier de Wallonie Picarde), la Clinique Saint-Jean, la Clinique Saint-Michel, la Clinique Sainte-Elisabeth à Uccle, la Clinique Saint-Pierre d’Ottignies et le CHR de Mons. La chirurgie est centralisée à Saint-Luc : l’onco-gynécologue de la patiente réalise l’opération avec un des deux onco-gynécologues référents aux Cliniques Saint-Luc. Le post-opératoire est géré à Saint-Luc dans le centre de chirurgie oncologique, spécialement dédié à la prise en charge multidisciplinaire des chirurgies complexes oncologiques. La patiente sera ensuite redirigée pour la suite de sa prise en charge et son suivi dans son hôpital initial.
Déjà accrédité par l’ESGO (La Société européenne d’onco-gynécologie) en 2019, le réseau UNGO voit ses excellents résultats reconnus par les chiffres publiés par le KCE.