500e greffe de foie pédiatrique par donneur vivant
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En janvier 2022, l’équipe de transplantation des Cliniques universitaires Saint-Luc réalisait sa 500e greffe hépatique pédiatrique par donneur vivant de son programme. Un an plus tard, l’enfant greffé se porte très bien et poursuit son suivi. Cette 500e transplantation met en lumière le dynamisme de cette activité chirurgicale lancée il y a trente ans et qui positionne les Cliniques en tant que centre de référence international en la matière.
Le 19 janvier 2022, Anna, une petite fille de 13 mois, bénéficiait d’une greffe hépatique par donneur vivant dans le cadre d’un traitement contre une atrésie biliaire aux Cliniques universitaires Saint-Luc. Le donneur était sa maman. Un an plus tard, l’enfant se porte bien et évolue favorablement. Elle revient en consultation tous les mois aux Cliniques pour son suivi.
Il s’agissait de la 500e opération de ce type aux Cliniques universitaires Saint-Luc, un nombre considérable qui en fait un centre de référence international en la matière.
Un programme lancé il y a 30 ans
La greffe hépatique pédiatrique par donneur vivant constitue un programme phare du Centre de transplantation des Cliniques Saint-Luc. La première transplantation fut réalisée en 1993, soit il y a près de 30 ans exactement. L’expérience acquise depuis lors a permis de perfectionner la prise en charge des receveurs et des donneurs avec, à la clé, des publications scientifiques qui ont débouché sur une meilleure connaissance de ce type de procédure, des techniques chirurgicales et des complications.
Sur l’ensemble de la série de ces 500 greffes, le taux de survie s’élève à plus de 94% après un an. La qualité de ces résultats positionne Saint-Luc comme centre de référence international pour l’Europe, le bassin méditerranéen et les pays russophones. C’est également le seul centre en Belgique à pratiquer cette activité.
Une expertise qui dépasse les frontières
Les trois quarts des enfants qui bénéficient d’une transplantation hépatique par donneur vivant à Saint-Luc proviennent de l’étranger et sont adressés par des médecins partenaires. Au fil des ans, l’Unité de transplantation hépatique de Saint-Luc a en effet développé des contacts aux Pays-Bas, en Pologne, en Roumanie, en Russie, en Ukraine ou encore en Algérie et en Israël.
En amont de l’opération, le médecin partenaire fournit les informations pour pouvoir prendre en charge le receveur et le donneur. À l’instar des autres greffes, la transplantation hépatique nécessite un suivi à vie, non seulement pour pallier le risque de rejet, mais aussi pour contrôler les impacts des traitements immunosuppresseurs sur la santé de l’enfant. D’où l’importance de collaborer avec des médecins partenaires à même d’assurer ce suivi.
Spécificité de la greffe de foie par donneur vivant
La technique consiste plus précisément à prélever la partie gauche du foie d’un adulte (20% du volume du foie du donneur), laquelle s’inscrit particulièrement bien dans la cavité abdominale d’un enfant. Chez le donneur vivant, les 80% restants font l’objet d’un processus de récupération ad integrum – le foie étant le seul organe du corps humain capable de régénération. Le volume hépatique initial du donneur est reconstitué en quelques mois. Chez l’enfant, le phénomène de régénération est aussi à l’œuvre et va entrainer l’adaptation du volume du foie à ses besoins tout au long de sa croissance.
Les pathologies nécessitant une telle intervention chez les enfants diffèrent de celles des adultes. Il s’agit principalement d’atrésie (obstruction) des voies biliaires, de cancer du foie, de cholestase (stagnation de la bile) ou encore d’hépatite fulminante. La majorité des petits patients qui bénéficient d’une transplantation hépatique aux Cliniques universitaires Saint-Luc ont moins de 5 ans (l’âge médian est de 2 ans).
Collaboration pluridisciplinaire
Le succès de ce programme réside dans l’excellence du travail de l’équipe médico-chirurgicale, en partenariat avec les pédiatres du Service de gastroentérologie pédiatrique. Chirurgiens et pédiatres peuvent compter sur la précieuse collaboration de tous leurs collègues soignants (radiologues, anesthésistes, réanimateurs, anatomopathologistes, laborantins en immuno-hématologie) et paramédicaux (diététiciens, kinés, psychologues), sans oublier le rôle central des infirmières (unités de soins, quartier opératoire et soins intensifs) et des coordinatrices de transplantation.