Cancer de la prostate : vers des thérapies focales
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme, en particulier à partir de 50 ans. Si le dépistage identifie de nombreux cancers, la plupart ne nécessite qu’une surveillance active au long cours. L’enjeu réside surtout dans l’identification des tumeurs agressives pour lesquelles un traitement s’avère primordial. À cette fin, les Cliniques Saint-Luc se sont dotées d’une machine de biopsie transpérinéale par fusion d’images échographiques et IRM, qui améliore la précision du dépistage et ouvre des perspectives importantes en matière de thérapies focales.
Étant le cancer le plus fréquent chez l’homme, le cancer de la prostate est très largement diagnostiqué. Beaucoup de tumeurs identifiées s’avèrent peu agressives et ne nécessitent qu’une surveillance au long cours. Les cancers plus agressifs impliqueront par contre une prise en charge multimodale (combinaison de chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, etc.). Parmi les nouvelles orientations thérapeutiques, la thérapie focale fait partie de l’arsenal, visant à traiter la tumeur lorsqu’elle est localisée au sein de la prostate, en diminuant le risque d’effets secondaires.
Afin de développer des prises en charge de plus en plus personnalisées et mieux dépister les cancers plus agressifs, le Service d’urologie des Cliniques Saint-Luc vient d’acquérir une nouvelle machine de biopsies par voies transpérinéales et par fusion d’images échographiques et IRM. Cette acquisition a bénéficié du soutien de la Fondation Saint-Luc.
Fusionner les images, réduire les infections
La nouvelle machine de biopsie transpérinéale permet d’effectuer une échographie de la prostate tout en fusionnant en temps réel ces images avec les résultats d’une IRM réalisée précédemment. Cette fusion des images met en évidence avec une précision augmentée la zone suspecte qui doit faire l’objet de la biopsie.
Ensuite, l’utilisation de cette machine diminue considérablement les risques d’infections consécutifs à la biopsie en changeant la voie d’abord. La voie transpérinéale se voit ainsi privilégiée par rapport à la voie transrectale.
Améliorer la survie
De par sa précision, la machine vise à améliorer le dépistage des cancers de la prostate très agressifs et par conséquent améliorer la survie des patients. Par ailleurs, une meilleure localisation des tumeurs augmente les possibilités de personnaliser les prises en charge et diminuer les complications. Les traitements cibleraient ainsi spécifiquement la tumeur et plus l’entièreté de l’organe. Les perspectives de telles thérapies focales s’avèrent considérables. Le centre expert de Saint-Luc intègre actuellement des études cliniques multicentriques européennes consacrées au développement de telles thérapies.
Une prise en charge multidisciplinaire
Le groupe génito-urinaire de l’Institut Roi Albert II des Cliniques Saint-Luc fournit un soutien multidisciplinaire aux patients atteints d’un cancer de la prostate. Une équipe composée d’infirmiers coordinateurs de soins, d’oncopsychologues, de radiologues, de médecins nucléaristes, d’urologues, de radiothérapeutes, d’oncologues, de kinésithérapeutes faisant office de coach sportif, etc. entoure les patients pour leur expliquer la prise en charge, les aider à corriger les facteurs de risques (liés souvent à une mauvaise hygiène de vie) et mettre en place un monitoring par imagerie médicale de pointe pour surveiller l’évolution du cancer.